Numéro 9

Après un master de « Gestion de la production Achat / Management portuaire maritime » en formation initiale classique, Valentin Cattoen décide de poursuivre ses études au sein de l’Université du Littoral-Côte-d’Opale (ULCO) dans le cadre d’un doctorat en apprentissage. Un parcours atypique puisque Valentin devient ainsi doctorant en apprentissage.

« Forcément, il y a eu une période initiale d’adaptation, notamment d’un point de vue administratif », se remémore Valentin Cattoen. OPCO Mobilités a œuvré pour rendre le plus simple possible ce circuit administratif.

« L’accompagnement de l’ULCO a été primordial pour trouver une entreprise intéressée par mon profil et avec laquelle s’entendre sur un sujet de thèse qui pourrait lui être bénéfique », poursuit Valentin. 

Confrontée à des problématiques d’automatisation pour charger plus rapidement les containers, l’entreprise Bogaert Solution Logistique, située à Dunkerque, a décidé de relever ce pari. Les deux partis s’entendent alors sur un sujet de thèse portant sur l’optimisation des chargements de marchandises de formes irrégulières en container.

« Cela concerne toutes les formes non rectangulaires et non régulières, comme des chaises par exemple, résume l’apprenti. Il faut prendre en compte toutes les contraintes liées au conteneur, aux marchandises et au chargement global. On peut citer par exemple la répartition des masses, l’orientabilité d’une marchandise ou encore la stabilité globale du chargement. »

Après une phase théorique et d’analyse des solutions commencée en mars 2021, Valentin attaque actuellement la conception et la mise en place de sa solution semi-automatisée via un programme informatique lors de tests en entrepôt. « L’idée est de tester le programme informatique et d’améliorer progressivement l’algorithme, conclue Valentin. L’intérêt est économique mais aussi écologique, une meilleure optimisation des chargements implique forcément moins de containers. »

Un véritable atout pour l’entreprise

Les apports pour l’entreprise sont multiples. L’accueil d’un doctorant en contrat d’apprentissage permet en effet à l’entreprise de prendre du recul sur la réalité terrain. L’alternant intervient alors comme un consultant qui est intégré directement à l’entreprise. Il permet d’améliorer le fonctionnement de l’entreprise, d’optimiser les process, d’apporter des solutions permettant au dirigeant de se consacrer à d’autres missions.

Le retour d’expérience de l’entreprise Bogaert Solution Logistique, pionnière en la matière, est primordial pour toutes celles qui seraient tentées par ce genre de profil. En effet, pour garantir la réussite de ce type de parcours, il est nécessaire d’après l’employeur :

• Que l’entreprise dispose déjà d’une habitude d’accueil de contrats en alternance, qu’elle soit en recherche d’innovation et de modernisation, qu’elle laisse la place au doctorant d’analyser et critiquer l’existant, qu’elle ait conscience que le doctorant ne va pas apporter un résultat immédiat, mais un travail sur le moyen/long terme.
• Que le tuteur prenne du temps avec le doctorant pour éviter qu’il ne se contente de tâches basiques
• Que le doctorant soit force de proposition
• Que l’Université accompagne l’entreprise en démystifiant le doctorat

Un terrain d’étude pour le doctorant

Avec son immersion dans l’entreprise, Valentin est confronté aux réalités des métiers de la logistique, aux contraintes du terrain. Il peut également plus facilement observer les process et prendre connaissance de paramètres complémentaires nécessaires à l’écriture de sa thèse. Alors que les doctorants se trouvent souvent en difficulté pour trouver un lieu de mise en application, la formule de l’apprentissage permet de contourner ce frein.

Une première dans les métiers de la mobilité pour développer le contrat d’apprentissage sur ce niveau d’études

Nul doute que le parcours de Valentin constitue un démonstrateur sur lequel les Universités pourront capitaliser.